Le silence régnait en ces lieux depuis si longtemps abandonnés, la poussière maculait le sol dont la couleur pourpre évoquait le sang tombé autrefois, le sang de braves fièrement occis par un ennemi plus puissant... Une allée de marbre, au milieu de l'édifice incontestablement titanesque, était comme la promesse de rédemption de héros trépassés... Alors que la compagnie empruntait ce sentier de la gloire, se mit à luire l'éclat fieleux d'une flamme, suivie d'une autre, le destin leur traçait le chemin, ils n'avaiant plus qu'à suivre la voie délivrée... Le sceau d'ascension, forgé par Vanillya lors d'un affrontement avec un dragon de jais, libéra soudain les énergies séculaires accumulées pour entrouvrir les portes de pierre dont les hiéroglyphes encore visibles racontaient l'Age d'Or des seigneurs Draconiens, la petite assemblée pénétra alors dans le tombeau de milliers de souvenirs...
Au dehors la Lune brillait magnifiquement et une étoile scintillait pour chaque orque libéré des torpeurs mélancoliques d'une misérable existance... Les Astres éclairaient presque le ciel offrant aux bergers la vision d'une obscure clarté jamais dévoilée par les Dieux eux-mêmes... Les heures passèrent alors que les échos lointains de batailles interminables conduirent la petite compagnie en plein coeur de l'arène du Seigneur Dragon Nefarius qui envoya légions des siens se faire annihiler par le courage et la volonté d'un groupe déterminé à vaincre... Rent succomba sur le dos de son dragon, les membress de la guilde s'agenouillèrent devant la dépouille, il n'y avait pas d'ennemis dans la mort...
Les nains sont des créatures mystérieuses et l'un de ceux qui nous accompagnaient cracha sur le traitement de faveur fait à celui qui avait été le héraut de nos ennemis, scellant ainsi son départ de la confrérie de la non-loi, paradoxe incontesté, l'Honneur était notre épée à tous...
Non loin de l'arène de combat, des pieux de bois brûlaient et répandaient l'atroce odeur des cendres d'un bois pourissant... La chair éparpillée et les os dépouillés de vie ne laissaient place à aucun doute, l'horreur et la violence étaient incarnés dans l'être qui dominait les lieux... Ses yeux rouges brillaient dans la pénombre de son maigre réconfort, un angle de mur fracassé, son aura malsaine mit la compagnie aux aguets... Sous les torches vacillantes de l'immense pièce s'avança La Bête... Hotori le Courageux ne fit pas entorse à son surnom en se jetant masse et bouclier levés sur l'abomination qui nous faisait alors face... Et les heures défilèrent, les flux de mana emplissant l'air, ce même air rendu âcre par tant de sang versé... Le râle lent de la Bête aux pieds des victorieux sonne encore à mes oreilles comme un Lamento digne des plus grandes symphonies...
Un Mi enchaîne un La, un Ré sous la Lune, Fa des étoiles, constellation musicale... Mélodie d'une victoire sur les Enfers, murmure musical d'un exploit inespéré...